Détective Conan - Black Line

Intelligent ;
Hakuba s’était toujours senti différent des autres enfants. S’il aimait autant les aventures de Sherlock Holmes, c’était bien car il se sentait proche de son héros devenu Dieu à ses yeux. C’était dans les livres qu’il trouvait refuge après des journées où on le questionnait sur ses origines, où on le dévisageait après lui avoir offert des fausses gentillesses, à l’époque où la honte d’être premier de sa classe le faisait rougir, tout en s’efforçant de garder la tête haute devant la jalousie de ses camarades, ne pas être capable de cacher son vrai lui malgré la tentation. Il avait toujours préféré les écoles anglaises, où sa différence était mieux acceptée, bien qu’il eût appris à s’adapter au fil du temps. On était persuadé d’avoir le nouveau scientifique du siècle devant soi, et les professeurs, effarés, tentaient vainement de le faire changer d’avis : Saguru Hakuba ne devait pas devenir détective à plein temps. On essayait alors de se rassurer, de se dire que ce n’était qu’une passion de jeune homme, que cela lui passerait à la fin du lycée. En devenant adulte il saura que ce n’était pas sérieux, de jouer les détectives. Pourquoi suivre les traces de son père quand on avait un brillant avenir ?  

Têtu ;
Mais le détective lycéen n’avait qu’une idée en tête : attraper Kaito Kid. Il avait envie de prouver sa valeur en tant que nouveau Sherlock Holmes plutôt que nouveau Einstein à ceux qui avaient déjà décidé son avenir sans chercher à comprendre ; s’il attrapait celui qui avait réussi à fuir la police depuis des années, il n’y aurait plus rien à dire. Saguru ne reculait devant rien, les avis, le danger, les inquiétudes, les moqueries, la solitude ; tout cela, ce n’était rien.

Arrogant ;
Ce n’était rien car Saguru avait bien trop confiance en lui et ses capacités pour se montrer faible. Si dans sa jeunesse il craignait sa différence, il l’exposait et la balançait au visage des autres d’un ton posé et mielleux ; « insupportable » disait-on. La vérité était qu’il s’amusait fortement à irriter les autres avec ce comportement. C’était bien la seule chose condescendante que le détective s’autorisait ; le seul défaut qu’il n’essayait pas de faire taire.

Perfectionniste ;
Car Saguru n’aimait pas se tromper, n’aimait pas faire du mal si ce n’était que ces piques de gamin sûr de lui ; il ne cherchait jamais à faire du mal volontairement. Au contraire, il était de ceux qui voulait laisser une chance aux criminels de s’expliquer, pour pouvoir se racheter. Le détective rêvassait souvent à un monde parfait, ou l’on respectait le travail de chacun. Il ne supportait pas le retard, si bien que sa montre ne perdait que 0,001 seconde chaque années ; car oui, sa montre exposait même les millisecondes. Saguru, qui ne croyait pas en astrologie, montrait pourtant tout le perfectionnisme du signe de la Vierge.

Curieux ;
Bien que rejetant certaines idées trop illogique pour lui, Saguru se cultivait dans tous les domaines possibles pour pouvoir mieux comprendre le monde qui l’entourait. Tout d’abord un passionné de Sherlock Holmes, il s’était essayé à la boxe et l’escrime, pour lesquels il était assez doué ; tout comme le billard. Fait cacher à tout le monde, pas même son père, pas même Baya, son seul et unique crime : il avait un jour essayé la cigarette, et l’avait profondément regretté lorsque la fumée avait atteint ses poumons. « Jamais plus ». Il avait compris que la curiosité avait ses limites, et réfléchissait dorénavant davantage aux conséquences.  

Séducteur ;
Saguru était un parfait gentleman avec les demoiselles, souvent charmeur, savant manier les mots, plus pour gêner, déranger et vexer qu’une envie absolu de plaire ; bien que, éternel arrogant, il ne pouvait que se sentir flatter des réactions provoqués. Il aurait pu tout aussi bien tenté de charmer ces messieurs, cela n’aurait pas changé grand-chose, si l’on voulait véritablement son avis. Il s’était autoproclamé asexuel comme son bien-aimé Sherlock Holmes, pour éviter de trop se questionner sur des questions sociétales qui ne finissaient qu’en drame. Il n’avait eu d’exemple pour l’amour et le plaisir de la chaire, que ses parents divorcés et des cadavres défigurés par un crime passionnel. C’était une perte de temps, rien de plus.

Humain ;
Si l’on décrivait Saguru comme un robot arrogant que rien ne pouvait atteindre, et qu’il se plaisait à continuer de jouer ce rôle, c’était pour cacher ce côté sensible, qui cherchait seulement à faire justice dans ce monde, sans réel jugement envers les meurtriers ; car tout le monde devait avoir une chance de pouvoir changer. Il croyait, peut-être trop naïvement, qu’il y avait un peu de bonté en chacun. Il connaissait parfaitement ses défauts, étalé ses capacités à qui voulait bien écouter, mais refusait de partager ses sentiments douloureux avec quiconque, préférant arborer un sourire fier et arrogant plutôt que verser des larmes sur son triste sort. Vivre dans le moment présent sans regarder derrière soi ; attendre patiemment le futur. Enfant coincé entre deux pays qui le voyait comme un étranger, trop japonais ou trop britannique, il ne considérait avoir que deux amis véritable, et s’en satisfaisait bien ; Baya, qu’il aurait pu tout aussi bien surnommer Madame Hudson, et son fidèle Watson, faucon dont il s’occupait comme s’il s’agissait de son fils ; et son père, lorsque ce dernier était parfois présent dans son immense demeure.